La tuberculose est une maladie
infectieuse causée par une mycobactérie : Mycobacterium
tuberculosis. Elle touche majoritairement le poumon, mais
d’autres organes peuvent être touchés (ganglion, os,
système urinaire..) Il s’agit d’une maladie rare en
Belgique (depuis 2008, nous sommes passés sous les 10 cas pour
100.000 habitant par an), elle est curable.
La tuberculose est une maladie contagieuse. Elle est transmissible entre humains. Le mode de transmission le plus courant est la transmission aéroporté, généralement lorsqu’un patient infecté au niveau pulmonaire tousse. Autour d’un patient, on définit trois cercles concentriques : le premier cercle est celui dans lesquels se retrouvent les personnes vivant sous le même toit et passant plusieurs heures par jour en relation étroite avec le malade. Le deuxième cercle contient les personnes qui ont des contacts réguliers avec le malade, le troisième cercle est celui dans lequel se trouvent les contacts occasionnels du malade. Les gens qui se trouvent dans le premier cercle ont inévitablement plus de risque de contracter la maladie, le risque existe également dans le deuxième cercle mais s’atténue fortement dans le troisième. Un malade est d’autant plus contagieux que :
il est très bacillifère, en d’autres termes qu’il « contient » beaucoup de microbe. C’est typiquement le cas de « caverne » tuberculeuse (lésions excavées du poumon), les patients toussent et crachent d’importante quantité de mycobactéries.
Il n’est pas encore traité. On estime en revanche que deux semaines de traitement bien conduit suffisent à rendre un patient non-contagieux.
Dans 90% des contagions, les mycobactéries sont circonscrites,
puis éliminées par l’organisme (rôle du
système immunitaire, en particulier de la défense
lymphocytaire).
Dans 10% des cas, les mycobactéries vont s’installer plus durablement.
De ces 10%, la moitié ne développeront pas de maladie,
les mycobactéries resteront quiescentes dans des structures
tissulaires formant de véritables rempart : les granulomes.
C’est ce qu’on appelle une tuberculose latente. Ce
n’est ni dangereux, ni contagieux, néanmoins, lorsque le
diagnostic de tuberculose latente est posé, dans la
majorité des cas un traitement est requis car un petite
minorité des tuberculoses latentes peut se «
réveiller » (en cas d’affaiblissement du
système immunitaire) et donner une vraie
tuberculose-maladie.
L’autre moitié développera une tuberculose dite
patente. La plupart des tuberculoses patentes vont se développer
dans les poumons. Mais il est régulier de voir aussi une
tuberculose se disséminer dans l’organisme, soit via le
système lymphatique (système de drainage de l’eau
qui baigne les cellules du corps humain et dont les filtres sont les
ganglions lymphatiques) vers les ganglions du médiastin (espace
anatomique situé entre les deux poumons) et du cou, soit par
voie hématogène (transporté par la circulation
sanguine) vers les os, particulièrement les vertèbre (mal
de Pott), le système urinaire, le cerveau ou les
surrénales.
La tuberculose latente est asymptomatique.
La tuberculose patente se traduit souvent par une altération de
l’état général, une fièvre peu
élevée, un amaigrissement, des sudations nocturnes. Si
elle est pulmonaire, il y a souvent de la toux et des expectorations
purulentes, si elle est pleurale, elle cause des douleurs thoraciques
et un essoufflement dus à l’épanchement pleural
(accumulation de liquide dans l’enveloppe du poumonà si
elle est osseuse (le plus souvent au niveau de vertèbre), elle
cause des douleurs locales, des tassements et parfois des paralysies
(par compression de la moelle épinière), si elle est
urinaire, elle peut donner des symptômes d’infection
urinaire à répétition. Si elle est ganglionnaire,
elle peut donner des gonflements localisé, allant parfois
jusqu’à la fistulisation (extériorisation vers
l’extérieur ou dans un organe creux) comme
l’écrouelle (fistulisation vers l’extérieur
d’un ganglion du cou).
La tuberculose est habituellement une maladie qui évolue lentement, sur plusieurs semaines, voir plusieurs mois.
Il s'agit d'un test sanguin au court duquel les lymphocytes du patient sont exposés à trois types de solutions. L'une est une solution neutre (liquide physiologique), l'autre est une solution contenant un extrait d'antigènes aspécifiques (un "mix" de microbes) et la dernière contenant des antigènes spécifiques de la tuberculose (interaction possible avec le microbe de la lèpre). Les lymphocytes activés, c'est-à-dire ceux qui ont la capacité de reconnaitre directement vis-à-vis d'une stimulation antigènique ne répondent pas (ne produisent pas d'interféron) lorsqu'ils sont en contact avec la solution neutre et répondent lorsqu'ils sont en contact avec le "mix" d'antigène. Les lymphocytes qui reconnaissent la tuberculose sont activés contre la tuberculose chez les patients qui ont une tuberculose (patente ou même latente). Dès lors avec ce test, il est possible de mettre en évidence le fait qu'un patient a ou pas une tuberculose. En pratique, ce test est réalisé chez les gens dont l'intradermoréaction est positive, douteuse ou ininterprétable (par exemple chez les patients qui sont vaccinés). Le diagnostic de tuberculose patente est plus aisé par des tests bactériologiques (mise en culture après examen direct). D'autre part, un patient sain qui présente une IDR négative n'est pas susceptible de présenter une tuberculose, l'IDR reste donc actuellement l'examen de dépistage le plus rationnel.
Le diagnostic repose sur l’analyse bactériologique de prélèvements corporels (expectoration, analyse du contenu gastrique, analyse urinaire, biopsie osseuse ou ganglionnaire, ponction de liquide pleural).
La mycobactérie est visible au microscope lorsqu’on colore le prélèvement à l’auramine ou à la coloration de Ziehl. Le Mycobacterium est un bacille dit acido-alcoolo-résistant (B.A.A.R.) et resiste donc à l’alcool et à l’acide. C’est une des raisons pour laquelle on pratiquait autrefois (ça peut l’être encore de nos jours en pédiatrie), à des tubages gastriques, technique de prélèvement de liquide gastrique le matin à jeun car les bacilles ingérés au cours de la nuit ne sont pas altérés par l’acidité de l’estomac.
Le bacille tuberculeux est ensuite mis en culture où on confirmera notamment sa sensibilité aux différents antibiotiques. La croissance de ce microbe étant relativement lente, il arrive parfois qu’il faille attendre plusieurs semaines avant d’avoir des résultats.
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