Commercialisée depuis 2007, l’écho-endoscopie (ou Endo Bronchial Ultra Sonography : E.B.U.S.) est une technique révolutionnaire en pneumologie interventionnelle.
D’un appareil d’échographie, d’un écho endoscope et d’aiguilles spécifiques, disposables.
Le principe de l’écho endoscopie est de fournir en même temps une échographie transpariétale et une image endoscopique directe. En d’autres termes, le dispositif permet de voir, lors d’une exploration des bronches et de la trachée, les bronches et la trachée elles-mêmes et ce qui se trouve de l’autre côté de leur paroi.
C’est images sont disponibles sur deux écrans séparés, mais contigus. Grâce à la combinaison de ces images, on peut repérer les vaisseaux, ganglions et organes qui se situent dans l’environnement immédiat des voies respiratoires et y effectuer de petits prélèvements par aiguille fine.
L’utilisation de l’EBUS est surtout réservée à l’étude du médiastin moyen et des structures ganglionnaires qui s’y trouvent. Le médiastin est l’espace anatomique qui se trouve entre les poumons et qui comprend le résidu thymique (médiastin antérieur), le cœur, la trachée, les ganglions para trachéaux, l’aorte ascendante et sa crosse, l’émergence de l’artère pulmonaire, la veine cave (médiastin moyen), l’œsophage, l’aorte descendante (médiastin postérieur).
L’intérêt d’étudier et de ponctionner les ganglions qui se trouvent de part et d’autre de la trachée et des grosses bronches est essentiellement diagnostic. De nombreuses pathologies s’expriment entre-autres par des anomalies de ces ganglions : sarcoïdose, infections pulmonaires, insuffisance cardiaque, lymphome et surtout, cancers pulmonaires. C’est dans cette dernière indication que sont proposés la plupart des EBUS.
En effet, la prise en charge d’un cancer pulmonaire dépend de trois choses : le type de tumeur, son degré d’extension et l’état général du patient.
L’EBUS est un des instruments qui permet de répondre aux deux premières questions (avec le scanner, le PET-scanner, etc.).
Il se positionne surtout dans ce qu’on appelle la stadification ganglionnaire (Staging), étape primordiale de l’évaluation des tumeurs pulmonaires localement avancées (non métastatique) car la prise en charge et le pronostic de celles-ci sont directement liées à l’extension ganglionnaire.
Techniquement, c’est un examen très rentable puisqu’il permet d’obtenir les renseignements attendus dans 90% des cas.
Certains ganglions ne sont pas accessibles par ces techniques comme ceux des aires 8 et 9 selon Mountain (il faut préférer l’écho-endoscopie œsophagienne), l’aire 6 (préférer la Vidéo-Thoracoscopie latérale gauche) et le médiastin antérieur (préférer la médiastinoscopie).
Avant l’examen, il est indispensable
d’être à jeun depuis 6 heures et de ne
pas fumer dans les heures précédant
l’examen.
Comment se déroule une écho-endoscopie bronchique
?
Pour faciliter votre confort et l’examen, un
anesthésique est pulvérisé dans la
bouche et dans les narines avant le test [anesthésie locale,
produit acide au mauvais goût - douleur transitoire
(picotements) prévisible]. De plus, un médicament
est habituellement injecté par voie veineuse pour vous
assoupir durant l’examen. Il ne s’agit pas
d’une anesthésie générale,
mais bien d’une sédation, ce qui vous permettra en
général de ne pas garder de souvenirs de cet
examen. Ce médicament ne sera pas injecté si vous
ne le souhaitez pas, mais il nécessitera alors une grande
collaboration de votre part et beaucoup de calme afin que
l’examen se déroule dans les meilleures conditions.
Une anesthésie locale de la trachée et des
grosses bronches sera réalisée
également. La toux est habituelle à ce moment
(comme quand on inhale accidentellement du liquide).
Au cours de l’examen, il est possible de prélever
un peu de tissu ganglionnaire à l’aide
d’une petite aiguille introduite dans le canal de
l’écho-endoscope : cela s’appelle une
aspiration cytologique à l’aiguille fine
(Trans-Bronchial Needle Aspiration TBNA), ce n’est pas un
acte douloureux.
L’ensemble de l’examen dure de 25 à 45
minutes selon les situations
Tout acte médical, même conduit avec
compétence et dans le respect des données de la
science, comporte un risque de complication. Ces complications sont
rares et des précautions sont prises dans le service pour
les éviter.
Il est important de signaler au médecin endoscopiste tout
saignement anormal qui aurait pu se passer dans le passé,
chez vous ou chez un membre de votre famille. Il faut
également lui signaler toute médication
anticoagulante (Sintrom®, Clexane®,
Fraxiparine®, Inohep®, Fraxodi®,
Marcoumar®) ou anti-aggrégante des plaquettes
(Aspirine, Asaflow®, Cardioaspirine®, Plavix®,
Ticlid®). En cas de besoin, le médecin dispose de
médications coagulantes qui peuvent être
injectées localement ou par voie intraveineuse. Si des TBNA
ont été réalisées, il est
habituel de constater des filets de sang dans les crachats pendant 24h.
Il est fréquent de constater de la fièvre le jour
du test ou le lendemain. En règle
générale, cette fièvre n’est
que passagère. La prise de paracétamol
(Dafalgan®, Panadol®, etc.) est autorisée
avec surveillance de la température par la suite.
Des mesures adaptées sont mises en œuvre avant
l’examen. Au cours de l’écho-endoscopie,
un capteur disposé au doigt permet de surveiller votre
oxygénation. De l’oxygène sera
administré si nécessaire.
Il est important de signaler au médecin si vous
êtes atteint d’allergie à un
médicament et en particulier la Xylocaïne®
qui est l’anesthésique local utilisé.
Les réactions allergiques aux produits de
sédation sont exceptionnelles.
Il est important de signaler au médecin si vous
êtes atteint de troubles cardiaques ou si vous prenez des
médications pour traiter votre cœur. Une
surveillance du rythme cardiaque par un moniteur sera mise en place
pendant l’examen.
Ce risque est quasi-nul car le écho-endoscope est
désinfecté selon des protocoles rigoureux,
standardisés et réglementaires.
Il arrive rarement, surtout si des biopsies sont
réalisées, qu’une fuite d’air
ait lieu des voies respiratoires vers l’intérieur
de l’organisme. Réalisant un
pneumomédiastin, si de l’air s’accumule
dans l’espace compris entre les deux poumons. Cette
complication nécessite une surveillance de 48h à
l’hôpital et peut évoluer dans ce
délai vers un pneumothorax : présence
d’air dans la cavité thoracique, comprimant le
poumon. Cette complication requiert parfois la pose d’un
drain thoracique.
Pendant l’examen vous ne pouvez pas parler.
L’anesthésie locale entraîne une
sensation inhabituelle au niveau de la bouche et de la gorge qui
disparaît en une heure environ.
Après l’examen, il faut rester à jeun
minimum durant une heure pour éviter d’avaler
« de travers » du fait de
l’anesthésie locale.
En cas d’examen en externe, venez accompagné car
vous ne pouvez pas conduire si vous avez reçu un
médicament sédatif par voie veineuse (obligation
légale, même si vous êtes bien
réveillé).
Numéro d'appel unique pour les rendez-vous: 0471 844 509, ou via la rubrique "Rendez-vous" du site RESPILIEGE.BE